
Le contexte de mon départ
Fin octobre 2020, tout change : fin imprévue de mon contrat de travail et 2ᵉ confinement dû au Covid. À ce moment-là, je décide qu’il est temps de découvrir de nouvelles choses, sans encore savoir comment. Je savais juste que je voulais partir à l’étranger rapidement et à moindre coût.
Après quelques recherches, être au pair s’est révélé être le moyen le plus rapide et économique pour vivre une expérience à l’étranger. Sans trop réfléchir, je m’inscris dans une agence d’au pair en ligne. Après avoir rempli un formulaire et passé un entretien, ma candidature est acceptée.
En deux semaines, je passe des entretiens avec trois familles anglaises et une italienne. Le choix a été difficile à prendre, car j’ai eu un bon feeling avec la famille italienne, mais mon objectif principal était aussi d’améliorer mon anglais, qui était… disons, très moyen.
Sur le point d’accepter une famille anglaise avec qui l’entretien s’était très bien passé, mais avec qui je n’avais pas eu de réel coup de cœur, (mais vu que la vie est bien faite) – mon conseiller m’envoie à la dernière minute une nouvelle famille anglaise qui était intéressée par mon profil. J’accepte l’entretien, et je fais bien : gros coup de cœur pour cette famille !
Une fois raccroché, j’annonce à mon conseiller que je veux cette famille et pas une autre.
Le 19 novembre 2020, c’est officiel : je serai au pair pour une famille vivant dans une belle maison à Ashtead, un petit village à 40 minutes de Londres. La mère est franco-anglaise et le papa pur british, ils ont 2 garçons de 5 et 3 ans. J’aurai ma propre chambre et salle de bain, 180£ d’argent de poche par semaine (un bon montant n’ayant aucune dépense) et des horaires assez flexibles pour avoir du temps pour moi.
Il me restait un mois pour préparer mon départ et réaliser que cette nouvelle aventure devenait concrète.

La rencontre avec ma famille d’accueil
Le 20 décembre 2020, il est temps pour moi de dire au revoir à mes proches (pour une durée indéterminée). Je m’étais fixée 6 mois, mais rien n’était réellement sûr.
Après quelques larmes et un vol d’une heure trente, me voilà, mes 3 valises et moi sur le sol anglais. C’est ma mère d’accueil vient me récupérer à l’aéroport, et le feeling se confirme dès notre rencontre (malgré son français et mon anglais très approximatifs).
Lors de ma première semaine à Ashtead, mon père d’accueil était en vacances pour que je puisse être en « observation » et tout m’expliquer avant de réellement commencer mes missions.
D’ailleurs mes missions consistaient à préparer les enfants le matin, faire les trajets scolaires, l’aide aux devoirs, préparer tous leurs repas et les gérer jusqu’au retour des parents le soir (7h30-9h et 12h ou 14h-18h30). Je gérais aussi leurs tâches ménagères et lessives. Les week-ends j’étais OFF.

Les défis et découvertes
Les premiers jours n’ont pas été simples : je devais m’adapter à la langue, à une nouvelle culture, et à la cohabitation avec des personnes inconnues. J’ai aussi remarqué une grande différence dans l’éducation. En France, elle est plus stricte et structurée, tandis qu’en Angleterre, elle est plus souple, laissant aux enfants beaucoup de liberté. Ça m’a un peu déstabilisée au début…Les garçons choisissaient tout ce qu’ils voulaient manger (et vous vous en doutez, ce n’était jamais des légumes), rien ne leur était imposé, ne rangeaient rien… etc. Après quelques temps à fonctionner comme eux, pour ne pas chambouler leur quotidien, j’ai petit à petit commencé à leur cuisiner des légumes, leur faire comprendre qu’ils allaient devoir m’aider à ranger. Après quelques semaines, ces changements sont devenus naturels pour eux.
Une fois cette phase d’adaptation passée, tant pour eux que pour moi, nous avons créé des liens très forts. On partageait beaucoup de moments ensemble car les parents travaillaient beaucoup (balades, activités, jeux, cours de français, après-midis films, etc.). Chacun avait sa personnalité et son caractère, ce qui les rendait encore plus attachants.

Je suis arrivée au moment du lockdown (confinement anglais – merci le Covid encore une fois…) donc mes deux premiers mois n’étaient pas réellement ce que je m’étais imaginée. Je pensais découvrir plus de choses et faire des activités en dehors de mes missions, mais tout était fermé ou interdit. Seules les balades étaient autorisées.
On se baladait beaucoup dans l’arrière-pays, et je pense que sans le confinement, je n’aurais pas autant profité de ces magnifiques paysages qu’offre l’Angleterre. Les randonnées et balades sont très populaires et font partie intégrante de la culture locale, plus qu’en France je trouve (en France, les paysages sont plus diversifiés en revanche).

Concernant mon anglais, avec le lockdown les enfants n’avaient pas école, donc je leur faisais école à la maison. Et disons-le, apprendre une langue à des enfants tout en l’apprenant soi-même… c’était pas le plus simple ! Mais ça m’a permit de revoir les bases et d’avancer plus vite.

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Même si ce n’était pas autorisé, avec mes host, on faisait tous les week-ends la fête avec les voisins. La maison était dans une rue privée, où chaque maison avait son propre pub dans le jardin, donc on en profitait pour se réunir et passer des soirées.
C’est de loin les meilleurs moments que j’ai passés en Angleterre !
L’ambiance de cette rue était un pur cliché de Friends!
Une fois les restrictions levées, j’ai enfin pu profiter de l’expérience dont j’avais rêvé !
Chaque week-end, je passais mes journées à explorer Londres, à marcher des kilomètres dans ses rues, visiter des musées, découvrir des parcs, faire du shopping et parcourir les marchés. J’aime tellement cette ville pour tout ce qu’elle offre. L’ouverture d’esprit des gens m’a toujours impressionnée ! J’ai aussi rapidement pris goût aux randonnées anglaises. Je partais souvent dans le sud pour découvrir de nouveaux coins du pays.

Au bout de plusieurs mois, une routine s’est installée : j’allais à l’université pour perfectionner mon anglais, je me suis inscrite à la salle de sport et y allais tous les matins après avoir déposé les garçons à l’école. J’ai aussi rencontré d’autres au pairs et des voisines de mon âge, avec qui je sortais à Londres et dans les pubs alentours.
Après sept mois en Angleterre sans pouvoir rentrer, ni voir mes proches, la question du retour en France s’est posée. Bien que très dur à avouer, je savais que j’avais fait le tour de mes missions et que je voulais retrouver un travail dans mon domaine.
Annoncer ça à mes host a été un moment très compliqué mais ils ont compris et m’ont même proposé d’aménager une pièce annexe de la maison pour y rester et trouver du travail ici ! J’ai tenté mais avec le Brexit la période n’était pas propice – Un signe qu’il était temps de rentrer en France.
J’ai profité pleinement de mon dernier mois avec eux et des personnes rencontrées. Fin juillet, mon vol de retour en France était réservé.
Les adieux ont été extrêmement difficiles, car je fermais le chapitre de mon expérience d’au pair et savais que je ne revivrais plus jamais des moments pareils. Je n’avais jamais imaginé vivre autant de choses et créer des liens aussi forts avec mes host.
Bien que le confinement ait compliqué les débuts de mon aventure, il a aussi renforcé nos liens et m’a permis une immersion totale dans une famille anglaise, bien plus intense que ce que j’avais imaginé.
Le Bilan
A garder en tête que chaque expérience est différente, et que malheureusement des fois ce n’est pas ce à quoi on s’attendait, mais il ne faut pas baisser les bras, si ce n’est pas la bonne famille, alors continue tes recherches, écoutes-toi, suis ton feeling et change de famille, il y en a forcément une qui te conviendra !
Je suis rentrée en France avec des souvenirs incroyables, des rencontres inoubliables, un anglais (presque fluent) et surtout une nouvelle famille !
Même après quatre ans, je suis toujours en contact quotidien avec eux. Je suis retournée plusieurs fois en Angleterre pour les revoir, et ils sont venus en France également. Ils occuperont toujours une place importante dans ma vie, car ils ont rendu mon expérience bien plus belle que ce que j’avais imaginé. J’ai aussi énormément appris sur moi-même. Jamais je n’aurais imaginé sortir de ma zone de confort à ce point, partir vivre dans un autre pays sans savoir quand je reviendrais, vivre au jour le jour sans tout devoir contrôler. Être aussi à l’aise avec une nouvelle langue et culture.
J’ai découvert cette soif de découverte et depuis, je ressens un besoin constant de voyager, de découvrir de nouveaux horizons.
Je pourrais parler de cette expérience pendant des heures (mais je vais m’arrêter là), alors pour conclure : si vous envisagez de partir à l’étranger en tant qu’Au Pair – ou autre, mais que vous hésitez pour une raison quelconque, n’hésitez plus ! Vous ne le regretterez pas !
